15 janvier 1908, les forces firministes se soulèvent dans l’Artibonite contre le gouvernement de Nord Alexis. Le soulèvement maté, Firmin et nombre de ses partisans gagnent les consulats. Entre le gouvernement haïtien et les représentants des puissances concernées, notamment celui de France, s’ensuit alors un bras de fer pénible en vue de la remise des réfugiés.
Deux mois plus tard, Le 14 mars, dénoncé par son propre frère, Jules Coicou, alors commandant de l’arrondissement de Port-au-Prince, un complot, ayant à sa tête le poète Massillon Coicou, proche de Firmin, est découvert à la Capitale même. Des arrestations s’opèrent et, dans la nuit du 15 mars, Massillon Coicou, deux de ses frères et sept autres compagnons d’infortune, sont emmenés devant le cimetière de la Capitale et sommairement fusillés.
Fusillade sommaire qui, à la chute de Nord Alexis, et sous la férule de l’intrépide journaliste Pierre Frédérique fraîchement revenu d’exil, donnera lieu, de janvier à avril 1909, de la part du périodique L’Impartial, à une enquête d’une envergure sans précédent et sans postérité dans nos annales. Aussi bien que, plus tard, mentionnons-le, à trois successifs procès
Dans un dialogue de juste confrontation avec les journaux d’époque, les témoins de L’impartial, les comptes rendus d’assises, les écrits d’auteurs divers, c’est cette enquête que, véritable roman de la lecture, s’attache passionnément à reprendre ce livre, aux fins de la prolonger.